Les minorités de l'Empire ottoman, étaient captives du régime confessionnel et raciste, qui a échoué à suivre le mouvement de l'âge et ses changements.
La concurrence entre les puissances européennes et la Russie, à la fin du 19ème siècle, et l'arrivée au pouvoir ottoman du Sultan Abdel Hamid le 2ème, et l'intolérance raciste et religieuse, résultante des politiques des institutions, ont conduit à la persécution des minorités chrétiennes dans l'empire ottoman, surtout des arméniens, qui ont subit des différents actes de discrimination, surtout en 1896, quand 150 mille arméniens ont été morts.
Cette tendance a été poursuite, même après l'arrivée au pouvoir du parti du "jeune turc" en 1908, et a entamé à détrôner le Sultan du pouvoir, et a promit une période de liberté et d'égalité.
Les massacres d'Adana et d'autres villes de Cilicie en 1909, ont récolté la vie de 30 mille arméniens durant quelques jours. Alors que les massacres en Turquie ont causé la mort d'environ un million et demi arméniens ottomans, sous la couverture de la 1ère guerre mondiale. Les guerres et les actes de mal-traitement, ainsi que les répressions et les actes de terreurs qui ont touché le peuple arménien, n'était qu'un résultat logique de la politique raciste tyrannique.
Cette politique est une des formes du racisme qui a conduit à la destruction de plusieurs civilisations humaines dans plusieurs pays, comme l'Allemagne du nazisme et la Yougoslavie avec Milosevic, chef des Serbes et d'autres.
La politique tyrannique est un mouvement nationaliste raciste qui se fond sur la supériorité raciste et sur le but de réaliser des cibles militaires expansionnistes.
Il est presque impossible de comprendre les massacres arméniens et les relations turco-arméniennes, ainsi que les faits qui sont déroulés dans la région de la Caucase, sans comprendre la notion de la "tyrannie" qui vise à créer l'État tyrannique, qui rassemble tous les lieux où les peuples parlent la langue turc.
Historiquement, et depuis le 8ème siècle, il est connu que les tribus qui vivaient dans les régions de l'Asie centrale, ont commencé à se répandre dans des directions différentes, vers l'Asie mineure et l'Asie extrême et vers le Sud, comme les tribus de l'"Ogose", les "Saljaquiens" et les "Mongols".
De cette façon, les tribus d'origine turque ont contrôlé des espaces énormes des terres qui se trouvent entre la frontière de l'Europe de l'Ouest, jusqu'à la mer du Japon.
Ce déploiement et ce control n'est pas intervenu paisiblement, mais après plusieurs guerres et destructions et massacres commises envers les populations de ces terres. Mais ces terres occupées, n'étaient pas limitées dans un seul empire, mais distribuées sur plusieurs États, dont étaient envahies dans le 16ème siècle par l'armée Russe, sous le commandement de "Ivan le pire". Et dans la période de "Pierre le grand", l'armée Russe s'est dirigée vers le Sud.
De cette façon, les citoyens originaux de l'Asie mineure, c.à.d. les Arméniens, qui ont formé leur civilisation depuis 2000 ans avant Jésus-Christ, sont devenus placés entre deux forces géantes, la force Russe et la force Turque.
Après plusieurs guerres, les frontières entre l'empire Russe et l'empire ottoman ont été défini.
Ces frontières passaient au centre de l'Arménie historique, pour cela, le peuple Arménien s'est partagé entre les Arméniens de la Russie et les Arméniens de la Turquie, et subissaient les mêmes répressions, surtout dans le temps de la persécution turque qui était la plus grave, car, l'effacement d'une affaire, se produit à travers l'effacement de ses supporteurs. Et c'est ce qu'a été d'ailleurs confirmé par le Sultan Abdel Hamid le 2ème "Se débarrasser de la question Arménienne, se fait en se débarrassant préalablement des Arméniens".
Alors que les peuples d'origine turque, qui se sont soumises à l'occupation Russe et qui sont connus sous le nom de "tatar", ont subit de l'occupation Russe environ quatre siècles. Et au début du 19ème siècle, les tatars ont commencé à vivre une période de conscience libérale et leur but est devenu l'indépendance de l'empire Russe, pour s'unifier avec leurs homologues les ottomans. Et partant de là, l'idée de la politique tyrannique a commencé à s'illustrer dans la pensée des tatares, surtout à travers "Youssef Akchoura".
Et il est bien normal que les tatares tyrannies essaient de propager leurs idées à l'intérieur de l'empire ottoman. Durant cette période, le Sultan Abdel Hamid régnait et il n'était pas très intéressé par ces idées, car il considérait que l'empire ottoman, dans sa majorité, était forme de peuples non-originaux de la "turque" (arabes, kurdes, albanais, arméniens, grecs, etc.), et il était difficile pour eux d'accepter un empire fondé sur le nationalisme turc. Et ces idées causeraient des troubles internes et menaceraient l'unité de l'empire russe et cela effrayait le Sultan.
Il était meilleur que l'Empire ottoman reste sur des fondements religieux, qui n'empêchent l'élargissement de l'Empire, à travers l'Iran et l'Afghanistan, jusqu'à les frontières de l'Inde. Et pour ces raisons, la notion tyrannique ne s'est pas transformée, sous le règne d'Abdel Hamid, à une politique gouvernementale.
À la fin du 19ème siècle, la partie du "jeune turque" a commencé à se former dans l'Empire ottoman. Et au début de la création de cette partie, tous les opposants du pouvoir d'Abdel Hamid, se sont réunis au tour de ce courant.
Après un certain temps, la partie "Union et Progrès" a joué un rôle déterminant dans ce mouvement. Et en 1908, il a pu, par un coup militaire, isoler le pouvoir et son but est devenu la sauvegarde de l'intégrité de l'Empire ottoman. Et pour cela, ils se sont mit à propager la notion "ottomane".
Selon cette notion, il n'existe qu'un seul peuple dans l'Empire, qui est le "peuple ottoman".
Naturellement, les peuples non-turcs n'ont pas accepté cette notion artificielle. Et parmi les dirigeants du parti Hanchak dans ce temps, "Stephan Sabah Kolian", qui a considéré son entretien avec les dirigeants du parti "Union et Progrès", qu'il a essayé de les convaincre, qu'il n'existait pas un peuple ottoman, mais un État ottoman composé de plusieurs peuples. Mais ces principes n'étaient pas acceptés de leur part.
Mais les Unionistes pratiquaient une politique de dol et de tromperie. Dans leur relation avec les peuples chrétiens (grecs, arméniens, bulgares, etc.), ils se démontraient comme "ottomans". Et dans leur relation avec les peuples musulmans non-turcs (arabes, kurdes, albanais, etc.), ils se présentaient comme "musulmans", et avec les peuples d'origine turque comme des tyrannies. Mais les constantes historiques ont montré que la théorie "tyrannique" et sa politique double, était condamnée à l'échec, où la majorité des peuples, sauf les turques, n'était pas très motivée pour garder l'unité de l'empire ottoman. Mais au contraire, les mouvements révolutionnaires et les idées indépendantistes se propageaient largement et rapidement. Pour cela, la partie "Union et Progrès" a commence à considérer le turque comme étant le seul élément fiable, dans la construction du grand empire.
De cette façon, la notion du nationalisme turque a commencé à se répandre, à la place de la notion ottomane et beaucoup d'associations ont été crée pour publier l'idée du nationalisme turc.
Au début du 20ème siècle, l'image était ainsi: Les Turques de l'empire ottoman vivants dans un développement nationaliste-raciste, alors que les idées libéralisées ont été enraciné chez les peuples non-turcs.
Les Turcs qui vivaient sous l'Empire russe, étaient passionnés pour les idées tyranniques et voulaient s'unifier avec leurs homologues les Turcs ottomans. Un seul pas séparait le racisme turc et la notion de la tyrannie. Et la guerre du Balkan s'est intervenue pour détruire les derniers espoirs pour la sauvegarde de l'unité de l'Empire ottoman, et parce que ce dernier était en processus d'effondrement, l'idée de créer l'empire tyrannique est intervenue par les turcs seulement.
Partant de là, la tyrannie est devenue la doctrine de l'"Union et Progrès", ainsi que la politique officielle pour l'État Turc. Et le centre intellectuel de la tyrannie s'est déplacé des turcs de la Russie à Istanbul.
Il est de même normal que les tyrannies dessinent la frontière de leur empire imaginaire, comme "Ahmad Aghayef" et "Anwar Bacha", qui se prolonge du Maroc à la Corée.
En application de la politique tyrannique et en 1913, les tyrannies se sont réunis à la ville de "Bayazid", où ils ont décidé "l'unification entre le peuple turc de l'Est et l'Ouest, c.à.d. entre les turcs de la Caucase et les turcs de la Turquie. Et les deux obstacles qui étaient devant eux, c'est l'obstacle politique-militaire représenté par l'Empire russe, et ensuite l'obstacle géographique-population représenté par le peuple arménien. Et ils devaient, à la première opportunité, éliminer ces obstacles.
L'opportunité n'a pas tardé à venir, avec la première guerre mondiale. La Turquie a entré la guerre à coté de l'Allemagne et a commencé à se débarrasser de l'obstacle arménien, à travers la "tyrannie".
Donc, après cet aperçu sur la politique tyrannique, il est bien clair que la route imaginaire de l'empire tyrannique, passe par l'élimination de plusieurs peuples existants dans la région depuis bien longtemps, et cela à travers leur « turquification » ou bien leur destruction et leur déplacement.
De ce point de vue, on peut comprendre les relations turco-arméniennes et la réalité du génocide arménien.
Rodney Dakessian
Beyrouth le 24-Février-2014